09 Mar

Polina, de Bastien Vivès. Editions KSTR. 18 euros.

Un petit bonheur. Et un grand récit ! De ceux qui vous enveloppent, vous transportent, vous marquent à jamais. Un récit au style narratif et graphique d’une étonnante maturité. Son titre : Polina. Son créateur : Bastien Vivès. Certains d’entres-vous connaissent peut-être cet auteur qui a déjà signé du haut de ses 26 ans, une petite dizaine d’albums parmi lesquels Le Goût du chlore, Elles ou Hollywood Jan, pour ne citer que ceux publiés chez le même éditeur, en l’occurrence KSTR. Polina est donc un petit bijou qui nous entraîne dans le monde de la danse pour une histoire qui parle bien sûr de la danse mais aussi, plus largement, de l’art, de son apprentissage, de la relation intime entre le maître et l’élève. « En fait… », précise l’auteur, « Polina parle de dessin, de transmission. Ce qui parcourt ce livre, c’est ma vision de l’art et de son apprentissage. A la différence de mes précédents livres, je suis moins dans l’émotion et plus dans l’affirmation d’un propos. La danse est ici un moyen pour parler de la création. » Au début de l’album, Polina n’est qu’une petite fille de 6 ans qui passe une audition sans réelle ambition, semble-t-il. Le professeur Bojinski l’a repère et décide de lui enseigner sa passion. « La danse est un art », dit-il, « il ne s’apprend pas. Il faut l’avoir dans le sang. Ensuite, il faut travailler. Et avec moi, vous allez travailler tous les jours et croyez-moi, il va falloir vous accrocher ». Polina le constatera très rapidement. La danse est exigeante. Le professeur Bojinski l’est tout autant. Mais il va lui transmettre l’essentiel, l’envie de danser, de surmonter l’effort et la difficulté pour ne montrer que la grâce et la légèreté. A force de travail et grâce à quelques rencontres providentielles, Polina va devenir une grande danseuse et une chorégraphe… Pour Bastien Vivès, cet album a été une expérience unique. Polina lui a permis pour la première fois de développer une histoire qui se déroule sur une durée de temps très longue. L’album lui aura demandé au total deux années de travail, à capter les poses, les mouvements propres à la danse et les reproduire sur des planches en bichromie tout simplement savoureuses. un album fort qui rend hommage à l’art avec grâce… Magnifique ! E.G.

L’info en +

A l’occasion de la sortie de l’album, la galerie du 9e art propose une exposition-vente des planches de Bastien Vivès jusqu’au 23 mars 2011.
Galerie du 9e art : 4 rue Cretet – 75009 Paris. Tél. 01 42 80 50 67. www.galerie9art.com